Atelier international, Bamako, 2010
Organisations Professionnelles et formation des populations agricoles et rurales
Pour la première fois les organisations professionnelles de 15 pays d’Afrique ont partagé leurs points de vue, attentes et demandes sur les questions de formation des populations rurales. L’importance cruciale du développement des capacités des acteurs ruraux face aux évolutions des contextes a particulièrement été soulevée par les présidents d’organisations faîtières qui ont tenu à participer à l’atelier : Mme Elizabeth Atangana première Présidente de l’Organisation Panafricaine des Producteurs Agricoles (PAFFO) et M.Djibo Bagna Président du Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles (ROPPA).
Lors des conférences internationales du réseau et de ses ateliers précédents, la participation de représentants des organisations professionnelles du secteur agricole et rural, a mis en évidence le rôle des différentes catégories d’acteurs dans l’émergence de dispositifs de formations professionnelles. Elle a contribué à attirer l’attention des décideurs sur la nécessité de renforcer les capacités des producteurs et productrices.
L’atelier de Bamako, a été consacré au rôle spécifique des organisations professionnelles en prenant en compte les principaux secteurs d’activités en milieu rural. L’atelier a favorisé la connaissance réciproque des approches et des difficultés rencontrées, l’analyse des diverses situations et stratégies et la réflexion prospective. Il est porteur de nouvelles synergies entre acteurs nationaux qui devront avoir un impact sur les décisions de mise en œuvre ou de renforcement de stratégies de formation professionnelle agricole et rurale.
Le comité international de pilotage du réseau FAR réunit à Bamako les 29 et 30 novembre, prenant en compte les recommandations de l’atelier, s’est fixé comme priorité de travail en 2011 l’appui à l’émergence de plateformes nationales pour favoriser la création d’espaces de dialogues entre partenaires de la formation professionnelle.
Recommandations de l’atelier
Le renforcement des capacités des acteurs est un élément déterminant du développement du secteur rural.
Partenaires des États dans la définition et la réalisation de politiques de développement, l’implication des organisations socioprofessionnelles agricoles et rurales s’impose également dans l’élaboration et la gestion partagée des politiques de formation pour les populations rurales.
La formation professionnelle agricole vise deux publics :
- au titre des formations continues : les actifs du secteur agricole et des activités qui y sont liées
- au titre des formations initiales, techniques ou professionnelles : les jeunes en tant que relève des générations précédentes ou amenés à exercer des métiers porteurs de développement économique et social dans le secteur agricole et rural.
L’implication des organisations professionnelles (OP) porte sur la définition des politiques publiques de formation professionnelle agricole. Les OP doivent donc pouvoir s’impliquer dans la création, la rénovation, le pilotage, le financement, le suivi, l’évaluation des dispositifs de formation aux divers échelons de l’appareil (nationaux, décentralisés, locaux…).Leur implication concerne notammentl’élaboration des référentiels des métiers et des formations et en premier lieu le référentiel du métier d’exploitant agricole. Ce travail de fond permettra d’affirmer l’identité de ce groupe d’acteur et sa reconnaissance sociale.
Le rôle des organisations professionnelles agricoles et rurales doit être renforcé. Il s’exerce en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés : états, collectivités, prestataires de services publics et privés…. Les organisations professionnelles sont légitiment les vecteurs des préoccupations, des besoins, des demandes des populations qu’elles représentent. Elles sont porteuses des savoirs et réalités du monde rural et des types d’agriculture à développer dans les contextes en évolution.
L’intervention de plus en plus importante des professionnels, avec des niveaux de participation de plus en plus importants, doit se concrétiser par :
- leur présence dans des organes de concertation et de décision
- leur participation à la mise en œuvre et la gestion de formations
- leurs interventions dans des séquences pédagogiques de formation, par exemple lors des stages pratiques de terrain
- la prise en compte de la problématique d’insertion des jeunes et l’accompagnement dans leur nouveau métier, finalité de tout dispositif de formation professionnelle.
Pour cela :
- Les Organisations Professionnelles et leurs partenaires doivent promouvoir et formaliser les métiers ruraux porteurs de croissance et d’emplois notamment celui d’exploitant agricole pour fixer les jeunes en milieu rural et le rajeunissement de la main d’œuvre rurale.
- Le positionnement des professionnels au cœur de la formation doit s’accompagner d’un renforcement de leurs capacités et du développement d’une expertise dans les nouveaux rôles à confier à leurs organisations.
- Les voies de financements durables de la formation professionnelle sont à explorer et mettre en œuvre.
Participants à l’atelier :
- 31 représentants d’organisations socioprofessionnelles du secteur agricole et rural de 16 pays (Algérie, Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, France, Guinée, Madagascar, Mali, Maroc, Sénégal, Tchad, Tanzanie, Tunisie)
- 4 représentants d’organisations faîtières régionales :
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- M. Jean de Dieu Ininahazwe administrateur de l’Eastern Africa Farmers Federation (EAFF),
- Mme Elizabeth Atangana, Présidente de la Plate-Forme sous Régionale des Organisations Professionnelles d’Afrique Centrale (PROPAC),
- M.Djibo Bagna, Président du réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles (ROPPA),
- Mme Fatma Hezami Directrice de l’Union Maghrébine des Agriculteurs (UMAGRI),
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- 12 membres du comité international de pilotage du réseau FAR, ainsi que les membres du secrétariat exécutif du réseau FAR,
- Les représentants d’organisations bi et multilatérales de coopération pour le développement (AFD, WB, IFAD/FIDA, Inter-réseaux) ; des experts et observateurs divers.
- Une quarantaine de personnalités maliennes représentants les différentes catégories d’acteurs de la formation pour le secteur ont assisté à la table ronde finale.
Les suites de l’atelier :
Notes d’info spécial sur l’atelier, n°38, décembre 2010
Coup de projecteur “les conclusions de l’atelier de Bamako”– Article d’Afrique Agriculture n°380 janvier – février 2011