Burkina Faso / Formation des jeunes leaders agricoles

La Confédération Paysanne du Faso (CPF) avec l’appui de Agriculteurs français et développement international (Afdi) prépare la relève de ses leaders à travers la formation de jeunes aux enjeux des politiques agricoles pour mieux défendre le monde agricole. Une session de formation de 3 jours a été organisée fin mai sur la “connaissance de l’environnement externe des exploitations familiales et des organisations paysannes”. Il s’agit du deuxième module d’une série de trois modules, qui prévoit de former 90 jeunes leaders et responsables.

Pour préparer la relève des leaders monde paysans dans la défense de la vision des Organisations paysannes à travers l’analyse et la défense des politiques publiques, la CPF a mis un œuvre le Projet Service pour les organisations Paysannes (SEPOP). Dans ce cadre, elle a organisé du 30 mai au 1^er juin 2022 une session de formation intitulée Connaissance de l’environnement externe des exploitations familiales et des organisations paysannes, au profit de 30 jeunes leaders du monde paysans. Il s’agit du deuxième module d’une série de trois modules, qui prévoit de former 90 jeunes leaders et responsables.

Le Secrétaire permanent de la CPF à l’ouverture de cette session a tenu à adresser aux apprenants la bienvenue et les a félicités pour leur disponibilité malgré cette période de préparation des travaux champêtres.

Cinq facilitateurs ont tour à tour animé pendant trois jours les sous modules suivants :

• Les risques agricoles et les mécanismes de gestion, suivi de la présentation de l’agriculture pilotée par la Direction Générale de la Promotion de l’Économie Rurale (DGPER) ; et la Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) ;
• Le partenariat des organisations paysannes qui a permis d’examiner les types de partenariats, le rôle joué dans le partenariat, les avantages d’un partenariat, la différence entre partenariat et collaboration ;
• Les systèmes alimentaires dans lesquels retrouve les notions de production, transformation, distribution, consommation et qualité des produits, suivi d’un témoignage sur les expériences de promotion de la consommation des produits locaux par les OP ;
• Les changements climatiques avec des témoignages d’acteurs sur les pratiques d’adaptation au changement climatique et à l’agroécologie.
• La recherche de marché pour les produits agricoles avec un témoignage sur les produits vivriers.

La formation s’est achevée le mercredi avec l’évaluation de la formation par les participants. Elle a été positivement appréciée par les jeunes leaders, avant que les organisateurs ne leur donnent rendez-vous pour la dernière session.

 

Impressions des organisateurs et des participants après la formation

Organisateur / Estelle Traorée, chargée de formation et gestion des connaissances au niveau de la CPF

Pouvez-vous nous présenter cette activité de formation ?

C’est une session de formation sur la connaissance de l’environnement externe d’exploitation familiales et des organisation paysannes. Cela rentre dans le cadre d’un parcours de formation que nous avons élaboré pour préparer la relève des futurs leaders des organisations membres de la confédération sur un certain nombre de thématiques en lien avec le secteur agricole, la politique agricole et également le développement des productions agricoles. Donc ce parcours comprend 4 modules qui interagissent ensemble. Le premier module porte sur la connaissance du mouvement paysans et son évolution au niveau du Burkina, le deuxième module porte sur la connaissance de l’environnement externe des exploitations familiales et des OP, le troisième module permettra de renforcer les capacités de ces futurs leaders sur leurs capacités d’agir au sein de l’organisation paysanne, le quatrième module sur leurs capacité de plaidoyer des politiques agricoles. Voilà l’ensemble de ce parcours qui va concerner 90 producteurs, 90 futurs leaders jeunes et femmes, que nous menons à travers des sessions de 30, donc 3 cohortes de 30 participants.

D’où viennent les participants ?

Les participants viennent tous des unions et fédérations membres de la CPF. On a au total 15 unions et fédérations membres des différentes filières (bétails, laits, céréales, productions maraîchères, produits forestiers ligneux).

Comment les participants accueillent-t-ils la formation?

Je pense que cette formation est la bienvenue pour eux. Les fédérations et organisations membres et les responsables de la CPF ont constaté qu’il était de leur devoir de préparer cette relève. Pour la préparer, la CPF étant une structure qui lutte pour les intérêts des producteurs et essaye d’influencer les politiques agricoles, a prévu cette thématique. Les participants ont été choisi selon des critères de sélection (critère d’engagement dans leurs organisations, critères de motivation pour le développement du secteur agricole). Ils sont donc vraiment intéressés par cette thématique que nous sommes en train de leur dispenser. D’ailleurs après chaque thématique, ils font de la recherche action au sein de leur organisation pour voir comment renforcer les acquis qui sont là et permettre d’avoir la pleine de capacité pour pouvoir participer aux discussions sur tous les sujets relatifs au développement du secteur agricole.

Quel impact attendez-vous à l’issue de cette formation au niveau du monde paysan?

L’impact que nous attendons, c’est que ces jeunes leaders puissent participer à toutes les concertations auxquelles la CPF est conviée quand il s’agit d’analyser les politiques agricoles, quand il s’agit de contribuer à l’élaboration de certaines politiques. En tout cas nous attendons qu’ils soient capables de contribuer réellement et faire en sorte qu’on ait des politiques favorables aux secteurs agricoles.

Le deuxième impact également, c’est d’avoir des jeunes au sein de nos organisations membres qui vont continuer le combat de la CPF après le départ à la retraite des leaders actuels.

Participant / Martin PALE SIE, Union nationale des producteurs régionale du sésame, région du Sud-Ouest

Qu’est ce qui vous a motivé à venir à la formation?

Nous sommes en coopérative et je suis de l’union nationale des producteurs régionale du sésame qui relève de l’UNAPROSEB. C’est sur cette base que j’ai été choisi pour venir participer à la rencontre. C’est vrai que nous avons eu une première session en 2021 qui nous à beaucoup motivé. Pour cette deuxième session, nous avons appris sur ce qui peut impacter le monde agricole. Nous avons eu des modules sur le changement climatique, comment le producteur peut vendre son produit, quel est le marché. Beaucoup de thèmes ont été abordés pour permettre au producteur de savoir que ce qu’il fait est important et comment mettre son produit sur le marché. Ce que je peux dire, c’est que cet atelier est vraiment indispensable car cela nous permet de galvaniser nos productions et même nos différentes unions afin qu’au retour nous puissions avoir une idée sur le monde agricole dans notre pays. Si nous sommes tous dans cette dynamique, nous pourrons atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Après la formation, de retour chez vous, qu’est ce qui va changer dans vos activités?

D’abord il y aura un compte rendu que nous allons faire sur ce que on a reçu pendant la formation. Comme nous avons des AG que nous faisons dans les unions provinciales, les structures de base, nous allons partager l’expérience que nous avons reçue ici et permettre aux autres d’avoir aussi une idée de ce qui se passe dans notre pays dans le contexte agricole.

Puisqu’il y a des gens dans le domaine de l’agriculture qui sont un peu sous informés, et comme nous sommes structurés, nous sommes appelés à relayer l’information à la base pour permettre aux uns et aux autres d’être dans la même dynamique afin de pouvoir travailler.

 

Participant / Pascaline Traore YEDE, animatrice endogène Union des professionnels agricoles du Kénédougou,

Présentez vous

Je suis Madame Traore YEDE Pascaline je suis animatrice endogène à UPPA Kénédougou Union des professionnels agricoles du Kénédougou. Je représente ici la FEPAB, la fédération des professionnels agricoles du Burkina.

Qu’est ce que vous faites au niveau de la FEPAB ?

Je suis membre comme nous on travaille directement sur le terrain à la base à l’UPPA Kénédougou

Qu’est ce qui vous a motivé à venir à la formation?

La CPF a une vision de former de futurs leaders. C’est dans le cadre de cette formation qu’on nous a conduit pour préparer cette relève pour que les jeunes puissent s’intéresser à l’agriculture.

Quel est votre impression sur le contenu de la formation?

C’est une bonne opportunité pour nous jeunes et femmes d’avoir des informations sur le monde paysan. Lors de la première rencontre, ils ont brossé l’historique qui a abouti à la création de la CPF. Donc nous avons vu les luttes qu’ils ont eus à faire pour améliorer les conditions de vie des paysans. C’était vraiment intéressant.

A votre retour qu’est ce qui va changer concrètement?

Déjà j’ai eu une idée, je vais faire ma carte professionnelle d’agriculteur. Déjà c’est un point positif par ce que j’ai été inspirée. Maintenant je travaille dans l’agriculture familiale avec ma maman. Je veux ressembler à ma maman voire la dépasser.

Quel peut être selon vous l’impact de la femme dans l’agriculture au Burkina Faso?

La femme joue un rôle très important dans l’agriculture au Burkina Faso. Si nous finissons la partie des hommes, on nous donne une portion de terre pour que nous puissions faire pour nous. Cette petite portion nous permet d’améliorer nos conditions de vie, de prendre en charge la scolarité de nos enfants et de faire des AGR après les récoltes.

 

KOURAOGO Windkouni Valentin
kouraogo.valentin@gmail.com
Secrétaire chargé à l’information RNFAR-Burkina
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