Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Search in posts
Search in pages

Réseau FAR

07
Déc
2022

Burkina Faso / Formation des jeunes leaders agricoles #2

La Confédération Paysanne du Faso (CPF) avec l’appui de Agriculteurs français et développement international (Afdi) prépare la relève de ses leaders à travers la formation de jeunes aux enjeux des politiques agricoles. Une deuxième phase de formation a été organisée fin octobre sur la gouvernance et le leadership associatif. Retours d’expériences en images et interview des formé.e.s, par notre envoyé spécial Valentin Kouraogo, point focal animation du Réseau FAR.

La Confédération Paysanne du Faso (CPF) dans le cadre de la mise en œuvre du projet Service et Plaidoyer pour les OP (SEPOP), a organisé la seconde phase de formation des jeunes leaders du monde paysans du lundi 17 au vendredi 21 octobre au Centre Cardinale Paul Zoungrana de Ouagadougou. Cette initiative, soutenue par l’AFDI (Agriculteurs Français et Développement international) a réuni 30 jeunes leaders du monde agricole des 13 régions du Burkina.

Rappelons que la première session s’est déroulée du 30 Mai au 1er juin 2022 et a porté sur les risques agricoles et les mécanismes de gestion, le partenariat des organisations paysannes, les systèmes alimentaires, les changements climatiques et la recherche de marché. Pour cette session, les participants ont étés formés sur la gouvernance, le leadership associatif et management social, les stratégies de fonctionnent d’une organisation paysanne et le genre.

Photos de famille des participants

Une vue partielle des participants

M. Bassiaka DAO, Président du conseil d’administration de la CPF s’entretenant avec les participants sur le leadership

 

 

 

 

 

 

Impressions des organisateurs et des participants après la formation

Participant / Lassina BARRO, producteur à Orodara, membre de l’Union Provinciale des Professionnels Agricoles du Kenedougou (UPPAK)

Quelle est votre activité ?

Mon activité principale c’est l’arboriculture, c’est-à-dire la culture des plantes, des arbres fruitiers manguiers, oranger et l’anacardier. En dehors de ça, je fais de la culture céréalière, notamment le maïs.

Quelle est l’activité de votre union ?

C’est l’agriculture céréalière, le maïs, le niébé, le soja et la commercialisation de ces produits.

Quelles sont les difficultés particulières au niveau de votre union ?

Les difficultés, c’est la non connaissance des fiches de postes parce que les uns ne connaissent pas leurs limites dans la gestion des choses, ça c’est vraiment une difficulté majeure. Il manque de formation des comités de base, nous devons redoubler d’effort pour aller de l’avant.

Qu’avez-vous appris au cours de cette formation ?

La formation a développé dans un premier temps ce qu’est une organisation paysanne, une société coopérative, comment conduire une société coopérative, c’est-à-dire le leadership au sein des organisations paysannes. C’est autour de ces thématiques qu’on a essentiellement échangé durant ces trois jours.

Qu’est ce qui selon vous va changer au niveau de l’union à l’issue de cette formation ?

Beaucoup de choses vont être changées, notamment au niveau de la gouvernance. On va apporter ce qu’on a appris ici pour pouvoir convaincre les autres membres du comité de gestion sur l’élaboration des plans stratégiques, qui est vraiment un élément capital pour la bonne conduite de l’Union, notamment la tenue régulière des Assemblées. Il faut dire aussi que dans les prises de décision, on va beaucoup changer la méthodologie.

 

Participant / Donsa Rebecca, productrice, membre de l’UPPA (Union Provinciale Professionnelle des Agriculteurs)

Quelles sont les activités de votre union ?

Nous sommes producteurs et productrices du maïs, du niébé, du sésame et les cultures maraichères aussi, plus précisément l’oignon et la tomate.

Quelles sont les difficultés particulières au niveau de votre union ?

Pour la commercialisation de nos produits, c’est un peu difficile là-bas parce que souvent, on n’a pas les renseignements vis-à-vis des prix de nos produits. Nous sommes au village et c’est dur d’avoir des informations.

Qu’avez-vous appris au cours de cette formation ?

Beaucoup de choses ! En parlant de la société coopérative, j’ai vu la différence entre la société coopérative simplifiée et la société coopérative avec conseil d’administration. J’ai appris comment on doit s’organiser dans nos coopératives.

Qu’est ce qui selon vous va changer au niveau de l’union à l’issue de cette formation ?

Après cette formation beaucoup de choses vont changer, d’abord nous allons faire le compte-rendu à nos membres et ensuite notre manière d’organiser les AG va changer.

 

Organisateur / Bassiaka DAO, agriculteur dans la région des hauts bassins, président du conseil d’administration de la Confédération Paysanne du Faso.

D’où est venue l’initiative de ces activités de formation ?

L’initiative est venue de la Confédération Paysanne du Faso, qui après analyse approfondie a trouvé que la classe des leaders paysans était vieillissante et qu’il fallait aller vers un renouvellement générationnel. C’est à partir de ce moment qu’on a essayé de mettre en place un parcours de formation pour les jeunes, pour que le renouvellement générationnel soit effectif, au niveau des fédérations et même au niveau de la confédération. Parce que des gens qui ont déjà plus de 60 ans ne peuvent plus continuer à lutter comme des gens qui ont 25 et 30 ans. Donc l’idée est venue de là.

Comment les jeunes ont-ils accueillis cette formation?

Avec joie et plaisir, parce que pour eux ça leur permet de comprendre beaucoup de choses. Qu’est-ce que c’est qu’un leader ? Comment le leadership est couplé au management ? Ce sont des choses qu’ils ne connaissaient pas. Hier nous avons vu ce qu’est une coopérative, comment elle se crée, quels sont les types de coopératives qui existent au niveau national : coopératives simplifiées, coopératives avec conseil d’administration des fédérations, et enfin la Confédération Paysanne et même les réseaux. C’est là que nous commençons effectivement à renforcer leurs capacités.

L’autre aspect aussi, c’est sur les politiques agricoles. Quand on parle de la politique de sécurisation foncière en milieu rural, ou d’une attestation de possession foncière, ces jeunes ne savent pas de quoi on parle. Ils ont donc été initiés à tout ceci.

Avez-vous remarqué des difficultés particulières sur le terrain liées à ces notions ?

Aujourd’hui, quand on parle de la sécurisation foncière en milieu rural, c’est permettre à tout un chacun d’avoir un document pour son exploitation. Mais eux-mêmes, ils ne connaissent pas la politique de sécurisation foncière en milieu rural qui est consentie par la loi 034. C’est ce qui amène beaucoup de jeunes aujourd’hui à vendre leur terrain, leur terre ancestrale. Ce sont des difficultés auxquelles ils font face. Ils ont donc appris qu’à travers la politique de sécurisation foncière, s’ils ont une attestation de possession foncière, c’est jusqu’à la fin des temps et ils ne pourront plus jamais vendre leurs terres, ils ne pourront plus jamais les perdre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à introduire la notion du genre dans la formation ?

C’est d’actualité. Parce quand on parle du genre, beaucoup ne savent pas que ce n’est pas uniquement l’homme et la femme, c’est tous les groupes socioprofessionnels qui composent la société. Vous avez les jeunes, vous avez les vieux, vous avez les femmes, tout est dedans, vous avez même les handicapés. Même si c’est basé sur l’homme et la femme, il faut prendre les autres couches aussi qui composent la société. Pour que leurs préoccupations soient prises en compte. Il faut inculquer ces notions aux jeunes. On ne peut pas laisser les handicapés à part, on ne peut pas laisser les personnes marginalisés les vieux du 3ème au du 4ème âge, il faut les prendre, même si ce sont des sages.

Un autre thème qui est aussi d’actualité, l’agroécologie. Est-ce qu’au niveau de la CPF l’agroécologie est prise en compte dans la formation des jeunes leaders ?

Oui, l’agroécologie est prise en compte dans la formation des jeunes leaders. On s’est dit “de plus en plus les intrants chimiques deviennent de plus en plus en plus chères. Pourquoi ne pas réduire des superficies et vraiment utiliser la fumure organique ?” En cela, il y a beaucoup d’activités qu’il faut mener sur le terrain, parce que si on ne parle pas de l’agroécologie, on serait passé à côté. L’agroécologie permet aujourd’hui de visualiser son exploitation sur un certain nombre de plans : type à produire bio, sans engrais, sans pesticide, sans herbicide, et à avoir de très bons rendements en utilisant uniquement de la fumure organique.

Vu la situation qui se passe actuellement, si on n’avait pas pris l’agroécologie en compte, un sac d’engrais qui coûtait 16000 FCFA est passé aujourd’hui à 35000 FCFA-40000 FCFA. Aujourd’hui, l’agroécologie c’est de faire la rotation, l’assolement, échanger les cultures sur la parcelle à chaque fois que le désir y est, pour que le sol ne s’appauvrisse pas.

D’autres choses à ajouter ?

Notre souhait, c’est que tout ce que ces jeunes ont appris dans ce parcours de formation, ils puissent le mettre en pratique et faire des restitutions à leur entourage. Qu’ils comprennent ce qu’est l’agroécologie, la politique, comment elle est composée, quels sont les éléments. Mais c’est vraiment d’arriver à mettre en pratique ce qu’ils apprennent au niveau de ce parcours de formation pour être les leaders de demain.

KOURAOGO Windkouni Valentin
kouraogo.valentin@gmail.com
Secrétaire chargé à l’information RNFAR-Burkina
Suivre le RNFAR-BF sur Facebook

Leave a Reply

You are donating to : Greennature Foundation

How much would you like to donate?
$10 $20 $30
Would you like to make regular donations? I would like to make donation(s)
How many times would you like this to recur? (including this payment) *
Name *
Last Name *
Email *
Phone
Address
Additional Note
paypalstripe
Loading...