Burkina Faso / Le chef de l’État rencontre les acteurs du monde rural, le réseau national FAR présent
Le réseau national RNFAR/BF a été invité en tant qu’acteur du monde agricole et rurale, vendredi 24 février 2022 à Ouagadougou à une rencontre d’échanges directs entre son Excellence Monsieur le Président de la Transition et les représentants des organisations professionnelles, interprofessionnelles, organisations non-gouvernementales et associations de développement du secteur rural. Résumé des interventions des leaders agricoles et du chef de l’État.
Cette rencontre participe de la volonté et de la vision du chef de l’État, d’engager le secteur rural pour apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire.
Le réseau national RNFAR/BF a été représenté à cette rencontre par son Président M. Seydou OUEDRAOGO et la Secrétaire Générale Adjointe, Professeure Valérie BOUGMA.
Le Ministre de l’Agriculture des Ressources Animales et Halieutiques, Dr Denis OUEDRAOGO, a présenté le contexte de la rencontre et signifié l’intérêt que le chef de l’État porte à la question du monde rural, avec dans les jours à venir l’engagement de l’armée dans le domaine agricole.
Il est à retenir quatre prises de parole avant l’intervention du chef de l’État :
- le président de la chambre nationale d’agriculture a déploré un manque de politique agricole du Burkina, demandé l’organisation des états généraux du secteur Agro-Sylvo-Pastorale, Hydraulique et Faunique (ASPHF), plaidé pour l’organisation de la Journée Nationale du Paysan (JNP), et pour l’opération « grenier plein » ;
- le président de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) a exprimé sa préoccupation sur la vulnérabilité de l’agriculture face au changement climatique, le foncier face à l’accaparement des terres par les promoteurs immobiliers, les difficultés d’accès aux intrants, l’ambition d’importer 100000T d’engrais, la fiscalité au niveau des coopératives, la banque agricole BADF qui ne répond pas aux besoins des agriculteurs, l’insuffisance du fond de développement de l’agriculture, les difficultés de commercialisation des productions agricoles, l’application des textes avec l’agriculture comme corps de métier entièrement reconnu (la non application de la loi ASPHF) et enfin leur souhait de la tenue des états généraux de l’agriculture avec les vrai acteurs.
- la représentante des interprofessions quant à elle recommande que les lois soient appliquées (loi 050), leur autonomisation financière pour pouvoir fonctionner et des arrêtés interministériels pour accompagner les interprofessions.
- le représentant des acteurs qui interviennent dans le pastoralisme a signalé la violation des pistes pastorales, les difficultés de fonctionnement des fourrières à bétail, les problèmes d’accès à l’aliment bétail. Selon lui, la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale est dépassée, elle doit être actualisée pour relever l’impact de la situation sécuritaire sur tous les éleveurs. Il recommande pour cela la création d’un couloir humanitaire et des zones de repli pour permettre au éleveurs qui veulent quitter les forêts occupés par les hommes armées non identifiés de rejoindre les sites d’accueil et ainsi permettre aux Forces de défense et de sécurité (FDS) d’intervenir et des camps de réfugiés pour les déplacés. Enfin il a souhaité que les FDS revoient les formes d’interpellation de certains éleveurs.
Après les 4 interventions des leaders agricoles, le Président a répondu aux questions et présenté sa vison :
- Le Président a d’abord signifié qu’il est informé des préoccupations soumis par les leaders comme le problème de la Centrale d’Achat des Intrants (CAI), de la mécanisation agricole et de la faillite de la Banque agricole (BADF). Pour le fond, il a instruit le ministre d’organiser les états généraux de l’agriculture et de la journée du paysan ;
- Il a déploré le coût des installations des systèmes d’irrigation dont sont responsables les acteurs, alors que le potentiel en matière d’eau souterraine et de surface est riche. La volonté et la décision de l’État est de réduire le coût des installations ;
- Sur la question foncière, le chef rassure que des réflexions sont en cours, notamment sur les grands espaces accaparés par les promoteur immobiliers et les agrobusinessman et inexploités, et voir comment les mettre à profit des populations ;
- Il a promis que la fiscalité des coopératives sera revue, une politique cohérente en conformité avec les réalités du pays sera élaborée. Contrairement à l’élevage des petits ruminants qui ont toujours été priorisés, l’aviculture et la pisciculture bénéficieront d’une plus grande attention.
KOURAOGO Windkouni Valentin
kouraogo.valentin@gmail.com
Secrétaire chargé à l’information RNFAR-Burkina
Suivre le RNFAR-BF sur Facebook