Côte d’Ivoire / Une journée en immersion dans un centre de formation agricole
Partons en compagnie de Lucie et Colombine, étudiantes en agronomie, découvrir l’Ifera de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Au cours d’une journée de pratiques consacrée à la mise en place un système hydroponique, elles recueillent la parole des jeunes en formation et des formateurs. Elles nous livrent leur regard sur la formation, sur leurs parcours, leurs aspirations et leurs craintes.
Une journée dans un centre de formation agricole, l’Ifera de Yamoussoukro
Le 3 décembre, à Yamoussoukro, nous nous sommes rendues dans un centre de formation agricole, l’Ifera (Institut de formation à l’entrepreunariat rural et agricole). Ce centre fait partie du réseau PEFACI (Plateforme des écoles familiales agricoles de Côte d’Ivoire) en partenariat avec l’IECD (Institut européen de coopération et de développement). Il propose une formation agricole technique en 3 ans à des jeunes entre 16 et 25 ans. Pour participer à cette formation les étudiants doivent être allés jusqu’en 5ème et passer un test. Les étudiants passent un mois à l’école à étudier une thématique agricole puis un mois en stage sur le terrain pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris.
Selon l’emploi du temps des étudiants, nous avons participé à une journée de travaux pratiques pour la mise en place d’un système hydroponique. Pendant cette journée, nous avons pu échanger longuement avec les étudiants et les formateurs sur la formation, leurs projets, la situation agricole de la Côte d’Ivoire et leur vision de la migration.
Les jeunes qui viennent se former ici viennent principalement de zones rurales, majoritairement autour de Yamoussoukro. Ils ont tous grandi au village ou ont passé leurs congés là-bas. En arrivant à l’Ifera, ils connaissent déjà très bien comment leurs parents cultivent et les situations agricoles de leurs régions. Cette formation amène les élèves à créer leur propre projet agricole afin qu’à la sortie, ils soient en mesure de le mettre en place dans les meilleures conditions. La formation apporte aussi aux élèves des nouvelles connaissances sur des cultures et techniques culturales. Les étudiants alternent un mois de formation au centre et un mois en stage sur le terrain dans diverses cultures : pisciculture, cacaoculture, élevage avicole, élevage porcin…
Les idées de projets des élèves sont multiples ! Un élevage de poules pondeuses, des poulets de chairs, des porcs, une plantation de palmiers, une ferme avec un jardin biologique et des poulets qui permettront de fertiliser les cultures, des cultures pour l’alimentation d’animaux d’élevage… A l’inverse de ce que nous avons pu voir dans les villages précédemment, beaucoup de jeunes ont évoqué des projets dans l’élevage, et très peu s’intéressent aux cultures de rentes, demandant des investissements de départ élevés.
Les étudiants sont très motivés pour lancer leurs activités à la sortie de la formation, tout en étant très lucides sur les difficultés qu’ils vont rencontrer pour lancer leur activité. En effet, comme on avait pu le constater dans les villages auparavant, le principal enjeu est de trouver les moyens financiers pour lancer l’activité, et pour ceux qui n’en ont pas, il va falloir trouver des terres. Les étudiants veulent commencer leur activité petit et l’agrandir au fur et à mesure. Certains s’occupent d’ailleurs déjà de champs dans leur village. Pour avoir les moyens de commencer, certains comptent travailler dans des entreprises agricoles à la sortie de la formation, économiser, et ensuite lancer leur projet.
Les jeunes que nous avons rencontrés croient en l’agriculture dans leur pays : ce n’est pas facile de travailler sous le soleil mais ici on a tout, agriculteur c’est un métier qui rapporte si l’on est formé !
En janvier nous nous rendrons dans un autre centre de formation du réseau à Afféry. A suivre…
Propos recueillis par Lucie et Colombine, dans le cadre de leur projet “Les champs au-delà des frontières !”
Téléchargez la newsletter de janvier consacrée à la formation agricole et rurale
