L’entreprise sociale paysanne au Sénégal : l’expérience de Caper SAS
Ce livre, sur l’entreprise sociale paysanne (ESP), est le fruit d’un processus de 2 ans de recherche/action qui a permis de capitaliser les pratiques du projet PAISIM (Programme d’appui à l’entreprise sociale et à l’initiative migrante dans les régions de Saint Louis Louga et Thiès au Sénégal, AID 10917). Il a permis une collaboration entre, d’une part, l’ONG CISV et l’entreprise CAPER SAS, ainsi que, d’autre part, le Département Cultures, Politique et Société de l’université de Turin (Italie) et le laboratoire CIERVAL de l’université Gaston Berger (Sénégal).
Son approche, empirique, inductive et fondée sur l’intelligence du social, a permis l’observation d’interactions entre acteurs (autochtones et allochtones) du développement. L’ouvrage fait une revue des concepts et théories de l’entreprise paysanne et de l’entreprise sociale à travers : (I) les courants (orthodoxe et hétérodoxe) de l’économie, (II) le courant de la sociologie rurale empirique (théorie de la paysannerie), (III) le paradigme holistique et déterministe (théorie de l’économie de l’affection), (IV) le courant empirique de « tissu communautaire » du professeur Luzzati, et enfin (V) le courant de l’économie sociale et solidaire.
L’approche de caractérisation « sociale » de l’entreprise paysanne dans la zone du projet au Sénégal a permis de saisir l’ESP comme unité de production de biens (secteurs primaire et secondaire) et/ou services (tertiaire) alliant viabilité économique, gouvernance participative ainsi que finalité sociale et sociétale.
Le développement de l’ESP passe par son institutionnalisation et sa promotion. La détermination d’un statut légal et la mise en place d’un processus de normalisation/certification constituent le socle de l’institutionnalisation. La promotion de l’ESP gagnerait plus d’efficacité si elle est considérée comme une composante d’un écosystème de l’économie sociale et solidaire. Ainsi, toute politique de développement de l’économie sociale et solidaire en Afrique devrait mieux prendre en compte l’ESP.