Master en ingénierie de la formation agricole et rurale : en co-construction !

Opérationnaliser une offre de formation de niveau master 2 en ingénierie de formation à destination des professionnels de la FAR : tel est le défi que se sont lancés l’ENSETP-UCAD de Dakar, l’ENA de Meknès, l’Institut Agro de Montpellier et le Réseau FAR. Depuis 2018, de nombreuses étapes ont été franchies dans cet objectif de création de formation supérieure diplômante multi-pays et multi-acteurs. La dernière étape en date est celle de la tenue d’un atelier de co-construction entre les partenaires académiques et professionnel à Dakar les 1^er, 2 et 3 septembre 2021. Retours sur les avancées.

Quels enjeux pour le MIFAR ?

Au vu des constats partagés de la FAR dans un certain nombre de pays membres, dont la difficulté à prendre en charge la diversité de la demande en formation ainsi que les limites liées au financement de la FAR, le master en devenir proposera une formule inédite : celle d’un master professionnel en ingénierie de formation spécialisée dans le secteur agricole et rural.

Les objectifs transcendent le seul renforcement de capacités. Tout en outillant les professionnels du vivant en savoir-faire en ingénierie de la formation, il a pour ambition de former de réels acteurs du changement et des rénovations des dispositifs, de créer un réseau d’échanges et d’expertise et de développer une vision partagée de la FAR et de ses valeurs sur le continent.

L’enjeu est de taille. C’est pourquoi la formation mettra en avant l’expérience des uns et des autres, leur diversité de profils et de contextes, tout en proposant des modalités pédagogiques adaptées.

Élaboration du référentiel professionnel de l’Ingénieur(e) de la formation agricole et rurale : une étape clé pour la réussite du projet

Fort de l’expérience des pays membres et des travaux menés par le Réseau FAR, un référentiel professionnel a été mis sur pied en août 2021 : celui de l’Ingénieur(e) de la formation agricole et rurale. Ce travail, jugé indispensable au vu de l’avancée des échanges avec les partenaires académiques, a été l’occasion de mettre à contribution plusieurs membres du Réseau autour de l’élaboration du document et de confronter les visions de chacun sur le métier. À ce titre, le secrétariat exécutif du Réseau FAR remercie grandement l’ensemble des contributeurs.

Des objectifs ambitieux après plus d’un an de travail à distance

Participants à l’atelier de Dakar / août 2021

Après une longue période à distance et des avancées timides sur les éléments du référentiel de formation, il était temps de se retrouver pour de vrai autour d’une table pour réfléchir de manière constructive à ce projet commun. L’atelier des 1^er, 2 et 3 septembre a répondu à ces attentes. Au programme : partage du référentiel professionnel et précision de la commande du Réseau FAR, consolidation de la maquette de manière collective, travail en sous-groupes sur les syllabus et enfin consolidation du projet institutionnel et organisationnel.

Des avancées conséquentes

En premier lieu, le référentiel professionnel a été accueilli de manière très positive et constructive de la part de l’ensemble des partenaires académiques. Le métier de l’Ingénieur(e) de la formation agricole et rurale a été décortiqué, soulignant la diversité de contextes dans lequel il doit évoluer, l’adaptation constante au cours de sa carrière, et la nécessité de comprendre et partager des valeurs de FAR communes. Ce référentiel propose d’embrasser la diversité des profils & fonctions qu’un Ingénieur(e) de la formation agricole et rurale sera amené à exercer, et de fait, traduit la richesse du métier.

L’actualisation de la maquette de manière collective a permis de répondre aux préoccupations du Réseau FAR et au référentiel professionnel, tant sur le plan du tissage des compétences, du recentrage sur le projet professionnel des apprenants et des spécificités agricoles. Bien entendu, ces points de vigilance sont également à garder en tête lors de la définition précise des contenus et modalités pédagogiques de chaque unité d’enseignement.

À ce titre, une avancée majeure de l’atelier a été de définir, à la suite de la consolidation de la maquette, les objectifs spécifiques de chaque élément constitutif des unités d’enseignement prévues dans le master. L’architecture globale se précise donc encore un peu plus, et la prochaine étape sera de renforcer l’équipe de travail en sous-groupes, en les dotant de personnes ressources expertes des questions abordées dans chaque EC.

Du point de vue opérationnel et institutionnel, le consortium académique et le Réseau FAR se sont accordés sur plusieurs points :

• La formation sera hybride, incluant du présentiel et en majeure partie du distanciel, à travers la plateforme pédagogique en ligne de l’ENSETP ;
• La diplomation, d’abord portée par l’ENSETP en partenariat avec les deux autres institutions, visera à terme une co-diplomation par les 3 institutions ;
• Les rôles de chacun ont été précisés. À noter que la coordination du projet jusqu’à sa mise en œuvre sera portée par le Réseau FAR ;
• Un groupe de travail sur l’organisation financière a été mis en place.

Et la suite ?

En parallèle de la présentation du projet à la commission des textes de l’UCAD fin septembre, les partenaires ont de nouveaux travaux à mener : réfléchir à la certification, construire le budget, renforcer l’équipe pour écrire en détail les syllabus de cours, se familiariser avec la plateforme en ligne, établir les conventions et mettre en œuvre les démarches administratives liés à la création du master et à la diplomation.

Pour cela, il est déjà prévu de se retrouver à nouveau en février ou avril 2022, pour faire le point sur les travaux à distance qui auront été menés d’ici là sur ces aspects, approfondir les contenus pédagogiques et se former à la plateforme.

Et l’ouverture ? On croise les doigts et on se mobilise pour une rentrée en septembre 2022 !

Marie Balse
Chargée d’Ingénierie de formation et de capitalisation
marie.balse@reseau-far.com