Niger / Analyse des modalités d’insertion des jeunes agriculteurs formés par la Chambre Régionale d’Agriculture de Tahoua
Ce mémoire réalisé dans le cadre du master MIFAR cherchait à comprendre ce que font les jeunes formés quand ils s’installent, comment ils s’installent (en développant quelles activités, avec quels moyens, quels appuis, quels parcours), quels résultats ils obtiennent, quelles difficultés ils rencontrent ? Une étude qualitative a été menée auprès des jeunes formés et financés. L’étude a montré que les jeunes ne “sont pas les mêmes“, ils se distinguent au point de vue :
- De la responsabilité sociale : certains jeunes sont autonomes, ils gèrent leurs propres exploitations, des jeunes sous la responsabilité des parents, des jeunes qui gèrent l’exploitation familiale, des Jeunes filles dont le financement est sous la responsabilité du père ou des frères ;
- Des opportunités d’installation : certains jeunes ont hérité du foncier, d‘autres louent et certains achètent. Pour l’accès au financement, certains jeunes bénéficient d’un appui des parents pour s’installer, d’autres empruntent, et d’autres jeunes étaient contraints de partir en exode pour rechercher des fonds. Pour l’accès aux marchés pour les productions maraichères, certains villages disposent des pistes d’accès et aires de collecte et de commercialisation tandis que d’autres ont des pistes mais ne disposent pas des aires de collecte ;
- Des parcours de vie : Certains jeunes pratiquaient l’exode de longue durée, d’autres l’exode saisonnier, pour la recherche de fonds afin de soutenir la famille et investir dans la production, d’autres par contre ne sont jamais partis en exode. En fonction de leurs systèmes d’activités, les jeunes, selon leur degré de réussite dans l’agriculture optent pour certaines associations d’activités qui se complètent (cultures pluviales, cultures irriguées, élevage des petits et gros ruminants, mécaniques, commerce) ;
- La réussite dans l’agriculture : Certains jeunes ont des résultats qui leur permettent de vivre de leur exploitation, d’autre ont des résultats mitigés et certains ont abandonné la production agricole.
En conséquence, la formation professionnelle des jeunes et l’accompagnement à leur installation par un financement devraient mieux prendre en compte les particularités respectives de ces jeunes et de leurs trajectoires ainsi que des particularités de leurs systèmes d’activités.
Mots clés : jeunes ruraux, formation professionnelle, insertion, installation des jeunes, financement, trajectoire de vie, exploitation agricole, typologie, exode.