[Paroles d’apprenante] Les ressources pédagogiques FABA sur la banane plantain sont-elles utiles et utilisées ?
“L’adoption des ressources pédagogiques FABA est fonction non pas du niveau d’éducation des acteurs mais de l’accès aux technologies et de leur motivation à améliorer leur production de banane plantain.” Josepha MBASSI EYEBE a soutenu son mémoire du master MIFAR en octobre dernier. Elle a cherché à évaluer les effets de l’utilisation des ressources pédagogiques du projet FABA en formation continue des formateurs, apprenants et producteurs de banane plantain au Cameroun. Elle nous partage les points clés de l’étude qu’elle a menée.
Quelle problématique avez-vous souhaité explorer ?
La banane plantain fait partie des filières prioritaires de développement agro-industriel au Cameroun qui fait face à beaucoup de problèmes (ravageurs, maladies, application intensive et abusive des pesticides, faible maitrise de l’itinéraire technique par les producteurs) entrainant de faibles rendements de 4 à 7 tonnes/ha au lieu des 20 tonnes en s’appuyant sur les résultats de la recherche disponibles.
C’est dans l’optique d’accompagner la mutation des filières « bananes plantains » africaines par la formation des acteurs de la filière que le projet FABA en mobilisant les acquis disponibles au niveau de la recherche a élaboré un ensemble de ressources pédagogiques.
J’ai cherché à évaluer la diffusion et de l’utilisation des ressources pédagogiques par les cibles ainsi que la mesure des effets des formations reçues sur les pratiques culturales des producteurs de banane plantain, un an après le début de la diffusion de ces ressources au Cameroun.
Pouvez-vous nous partager les principaux résultats de votre analyse ?
L’utilisation des ressources pédagogiques FABA par les différents acteurs (producteurs, formateurs et apprenants) du Centre International d’Initiation au Développement et à l’Environnement (C2IDE) de Ngalla, de l’Ecole Technique d’Agriculture de Sangmélima, du Collège Régional d’Agriculture et de l’École Technique d’Agriculture d’Ebolowa a renforcé les compétences théoriques et pratiques des apprenants mais de manière non significative ; a facilité la transmission des connaissances par les formateurs lors des situations enseignements-apprentissages ; n’a pas encore entrainé une réelle augmentation de la productivité de la banane plantain chez les producteurs.
Les principaux facteurs qui ont favorisé l’utilisation de ces ressources sont l’augmentation de la productivité et de la production pour les producteurs, le partage des expériences réussies pour les formateurs et la recommandation d’un enseignant pour les apprenants.
Comment allez-vous vous approprier ces résultats dans votre pratique ?
Entant que professionnel de la FAR, ces résultats nous permettront désormais de :
- Adapter les contenus pédagogiques en s’assurant qu’il y ait de une adéquation entre ce qui est enseigné et les réalités du terrain / les défis spécifiques rencontrés par les producteurs ;
- Renforcer les pratiques d’apprentissage. Cela pourrait se traduire par des formations plus interactives, des études de cas pratiques, ou des projets de groupe qui permettent aux apprenants d’appliquer directement ce qu’ils ont appris ;
- Créer des plateformes ou des événements réguliers où ces expériences peuvent être échangées pour renforcer la communauté d’apprentissage et encourager l’adoption de nouvelles pratiques.
- Mettre en place un suivi et un accompagnement post-formation. Cela pourrait inclure un accompagnement sur le terrain pour aider les producteurs à mettre en œuvre les pratiques apprises et à surmonter les obstacles rencontrés.
L’aventure MIFAR, c’était comment ?
L’aventure MIFAR était fabuleuse et très riche.
Josepha Laure MBASSI EYEBE
Responsable suivi évaluation Projet national de développement des cultures fruitières (PNDCF)
Diplômée du master MIFAR
mbassijosepha@gmail.com
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