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Sénégal

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État des lieux de la formation agricole et rurale du pays

Le modèle de formation professionnelle agricole est composé de plusieurs dispositifs publics et privés dont l’une des principales vocations est la formation des techniciens pour l’encadrement des producteurs et de la production. Pour l’essentiel, la formation des producteurs agricoles a en réalité été le fait des organisations professionnelles de vulgarisation et d’encadrement technique. Les agents techniciens de l’État ont pour principale, voire unique mission, de s’assurer de la bonne application des recommandations techniques et de « paquets technologiques » recommandés par la Recherche et relayés par les services de conseil et de vulgarisation.

Les dispositifs de formation professionnelle agricole et rurale sont variés et éclatés dans plusieurs ministères qui en assurent la tutelle :

  • Le Ministère de l’Agriculture qui a créé un bureau de la formation professionnelle agricole en 2003. Ce bureau coordonne les initiatives sur la formation et est responsable de la mise en place du volet formation de la Loi d’Orientation Agro Sylvo Pastorale ;
  • Le Ministère de l’élevage qui à l’instar de l’Agriculture dispose d’un Bureau de la Formation Professionnelle de l’Élevage ;
  • Le Ministère de la formation professionnelle et de l’artisanat qui dispose d’un important dispositif de formation en agriculture en voie de massification (lycées professionnels, lycée agricole de Bignona, les CRETEFS, Centres Sectoriels, etc.) ;
  • Le Ministère de l’Enseignement supérieur avec les universités de Dakar, Saint Louis, Thiès, Bambey, Ziguinchor et l’université du Sine Saloum et les ISEP (Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel) en cours de création (à Thiès, Richard Toll, Bignona, Diamniadio et Matam).

Nous dressons ci-dessous un rapide portrait d’ensemble des écoles et centres de formation agricole et rurale, tous niveaux de formation confondus.

Les dispositifs de formation de l’enseignement supérieur

  • Les formations des ingénieurs et des licences et des masters (bac + 3 au moins) dans les écoles et les universités qui se font dans toutes les universités du pays. Il s’agit de :
  • L’Université de Thiès à travers l’École Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA de Thiès) de l’UFR (Unité de formation et de Recherche) Sciences Agronomiques et Développement Rural et L’Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale (ex ENCR) de Bambey s’occupent de la formation des ingénieurs agronomes et des ingénieurs des travaux en agriculture, élevage et eaux et forets. Elle dispense aussi des cours en masters sur les chaines de valeur et entreprenariat agricole et agroalimentaire, la foresterie et l’environnement, l’agronomie et la protection des cultures et en sciences et technologies des semences, développement agricole et rural et des licences en conseil agricole et rural;
  • L’université Gaston Berger de Saint louis qui réalise la formation en DUT, licence et master dans les domaines de la gestion des exploitations agricoles, des productions végétales (agronomie) et animales (aquaculture), des technologies agro alimentaires et de l’agro écologie;
  • L’Université Assane Seck de Ziguinchor assure la formation en agroforesterie et agro ressources suivant le système LMD (Licence, Master, Doctorat) dans les domaines de l’agroforesterie, de la transformation des produits agricoles et des fruits forestiers;
  • L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar réalise dans le cadre des systèmes LMD des formations en agro ressources, en agro écologie et en gestion des systèmes horticoles au niveau de l’Institut Supérieur d’Agriculture et d’Entreprenariat de la Faculté des Sciences ainsi qu’ en pêche à l’Institut Universitaire de Pêche et d’Aquaculture.
  • Les projets en cours de réalisation au sein de l’enseignement supérieur avec l’Université du Sine Saloum EL Hadji Ibrahima Niasse dans le Bassin Arachidier et l’Université Ahmadou Mactar Mbow de Diamnadio (Dakar) entièrement ou partiellement consacrée aux sciences et techniques agricoles et agroalimentaires viendront renforcer le dispositif existant, surtout la prise en compte de l’incubation dans la conception de départ constitue une innovation de taille;
  • Le Réseau des Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (RISEP) en cours à Thiès. L’ISEP de Thiès fonctionne et forme des techniciens supérieurs en agriculture. La construction d’ISEP entièrement dédiée aux métiers de l’agriculture, de l’élevage de la foresterie, de l’artisanat de la pêche et du tourisme à Richard Toll, Bignona et Matam constitue une montée en plus pour les formations professionnelles supérieures.

Les dispositifs de formation des techniciens

Au sein du Ministère en charge de la Formation Professionnelle et des ministères sectoriels (agriculture, élevage, environnement, pêche, etc.), il existe plusieurs écoles de formation de techniciens allant du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) au Brevet de Technicien Supérieur (BTS) dans les domaines de l’agriculture, de la transformation et des métiers de services. Ainsi on peut citer :

Pour le Ministère en charge de la Formation Professionnelle : le centre de formation professionnelle de Thiès qui forme en agriculture, le Lycée Technique André Peytavin de Saint Louis qui forme en CAP et BTS machinerie agricole, le lycée Technique Agricole de Bignona qui forme au Baccalauréat en sciences et techniques agricoles et agroalimentaires, au CAP en transformation agroalimentaire et au BTS Gestion des Exploitations Agricoles, les Centres nationaux de Formation des Techniciens de l’Agriculture (CNFTAGR) à Ziguinchor, (CNFTEIA) à Saint Louis, (CNFTEFPN) à Jibélor;
Au sein de ce ministère on peut noter le fonctionnement d’un Fonds de Financement de la Formation Professionnelle pour l’Employabilité et la Compétitivité (3FPEC) ainsi que le rattachement de trois (3) clusters (associations) en aviculture, horticulture et en tourisme, qui vont se doter de centres de formation et d’incubation notamment pour l’aviculture à Diamniadio (1) et pour l’Horticulture (2) à Thieppe (région de Louga) et Nétéboulou (Région de Tambacounda).

Pour les ministères sectoriels, seul le ministère en charge de l’agriculture dispose d’un centre de formation professionnelle en horticulture (délivre un diplôme de BTH et de CAPH) et de six (6) CIPA (ex centre d’initiation horticole) à Saint Louis, Thiès, Gandiaye (région de Kaolack), Mbao (région de Dakar), à Diourbel et Ziguinchor. Les autres ministères en charge de la pêche, de l’élevage et de l’environnement disposent chacun d’un centre de formation professionnelle de techniciens dans leur domaine. Ces centres de formation de techniciens délivrent les diplômes d’agent technique.

Il existe aussi les Centres Sectoriels appuyés par les bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale et l’Agence Française de Développement. Seul actuellement le centre sectoriel de formation en industrie agroalimentaire de Dakar fonctionne. Celui sur le machinisme agricole est en construction à Diama (Saint louis).

Les dispositifs de formation des producteurs

Pour la formation des producteurs il existe plusieurs dispositifs relevant des ONG mais aussi des organisations professionnelles comme le Cadre National de Concertation des Ruraux, la Fédération des ONG du Sénégal / Action Paysanne (FONGS AP), les centres de formation de la CARITAS (ONG catholique) rattachés aux différents diocèses dont l’installation fait suite à la sécheresse des années 70, les centres de formation appartenant aux différentes Congrégations Catholiques ( centres de formation des Frères du Sacré Cœur, Oblats de Marie, etc.);

Le dispositif Maisons Familiales Rurales : une trentaine de MFR, certaines âgées de près de 30 ans sont en état de léthargie, et toutes ont cessé depuis plusieurs années d’offrir une formation de longue durée spécifiquement destinée aux jeunes, leurs actions relevant davantage de l’accompagnement des ruraux en activité surtout sur le micro crédit;

Le Programme des Centres Polyvalents de Formation des Producteurs (CPFP) du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural logé au sein du Bureau de la Formation Professionnelle Agricole (BFPA) avec près d’une vingtaine de centres dans les départements, fruits de la coopération avec la Chine de Taïwan victime de plusieurs convoitises n’a pas pu se déployer normalement dans le paysage de la formation professionnelle agricole. Plusieurs de ces centres sont actuellement fermés ou repris par d’autres structures qui les ont complètement déviés de leur voie initiale;

Au niveau de la formation des producteurs l’action de certains organismes étatiques ou para étatiques est non négligeable. Parmi ces organismes on peut citer :

L’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rurale positionnée dans les sept (7) zones agroécologiques avec un dispositif de conseillers agricoles et ruraux dans les communes constitue un outil de proximité pour l’accompagnement et le suivi des producteurs agricoles;

Les Agences pour l’installation et l’incubation des jeunes dans la production comme l’ANIDA (Agence Nationale d’Insertion et de Développement Agricole), le PRODAC (Programme des Domaines Agricoles Communautaires) constituent des acteurs importants dans les dynamiques de formation en cours au Sénégal;

Le CIFA de Ndiol et les Centres d’Impulsions et de Modernisation de l’Elevage (CIMEL) de Mbao, Mbakhana, etc.

Les projets et les programmes ainsi que les sociétés régionales de développement rural comme la SAED et la SODEFITEX (avec sa filiale BAMTARE) participent également à la formation des producteurs agricoles.

Carte interactive des établissements de formation agricole

Cette carte est issue de l’outil FAR Carto qui vise à recenser les établissements de formation agricole et rurale. Cet outil collaboratif s’adresse aux professionnels de la FAR. Chacun peut l’enrichir ou recenser son établissement de formation.