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Réseau FAR

07
Oct
2022

Quels ancrages territoriaux des dispositifs de formation et d’insertion des jeunes au Sénégal ?

Le Réseau FARSEN, dans le cadre du projet Warwi (Outils de pilotage de la formation agricole et rurale (FAR) pour l’emploi décent des jeunes au Sénégal), a organisé une conférence le 26 août 2022 à l’Institut Supérieur d’Études professionnelles (ISEP) de Richard Toll sur le thème suivant : Décentralisation et ancrage territorial des dispositifs de formation et d’insertion des jeunes au Sénégal. Quels ancrages territoriaux des dispositifs de formation et d’insertion ? Retours sur les constats partagés et les points du débats.

Constats partagés

Les politiques de développement au Sénégal reposent sur le Plan Sénégal Émergent (PSE) qui vise une transformation structurelle de l’économie en vue d’une croissance forte avec un accès plus accru aux services sociaux et la préservation des conditions d’un développement durable à l’horizon 2035. L’agriculture est un des éléments clé de la vision basée sur le PSE. Les constats suivants ont été faits :

  • Le taux d’emploi des jeunes en milieu rural est de 45% avec la prédominance de l’emploi familial.
  • L’Offre de formation agricole et développement des compétences est plus centrée plus  sur les formations diplômantes. Elle est très disparate avec des établissements qui ont des équipements vétustes et peu outillés et inadaptés aux jeunes ruraux. L’offre prend insuffisamment en charge la dimension entrepreneuriat ;
  • Des difficultés de financement : (i) absence de capital pour l’installation et l’accès à la terre, (ii) le risque-jeune perçu par les Institutions Financières, (iii) le déficit voire l’absence d’accompagnement post-financement ;
  • Le genre et l’inclusion socio-économique pose problème: accès inégal des femmes et des jeunes aux facteurs de production, faible représentativité des femmes et des jeunes dans les instances dirigeantes, faible qualification, maîtrise limitée des itinéraires et outils de gestion des activités ;
  • La persistance des changements climatiques: réduction du couvert végétal, l’érosion éolienne et hydrique, dégradation des sols dénudés et une salinisation des terres du Nord vers le Sud
  • Les jeunes ont des difficultés d’accès aux créneaux porteurs de valeur ajoutée et de richesses, les confinant ainsi dans le sous-emploi et le chômage ;
  • Chaque année, plus 250.000 jeunes arrivent sur le marché du travail, dont 57% de ruraux et ils sont très peu à trouver du travail ;
  • Les dispositifs d’appui à la promotion de l’emploi, ne sont pas toujours adaptés au secteur agricole ni aux spécificités d’une entreprise agricole à vocation de croissance ;
  • Les dispositifs de formation sont plus dans certaines grandes villes et sous la tutelle de 11 ministères ;
  • Des difficultés d’accès aux services financiers et à la propriété foncière émoussent l’engagement des jeunes et limitent leurs ambitions ;
  • Une dépendance alimentaire de plus en plus accrue de l’extérieur qui hypothèque la souveraineté.

C’est ainsi que la gestion suivante s’est posée : comment promouvoir l’inclusion socioprofessionnelle des jeunes ruraux dans les exploitations familiales et les activités rentables, créatrices de revenus et d’emplois décents et durables dans les chaines de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques ?

Questions en débat

  • Comment faire pour rendre les dispositifs de formation agricole et technique plus adaptés aux enjeux actuels et futurs du secteur agricole et professionnel, les mettre en cohérence et en rééquilibrant les effectifs?
  • Comment faire pour booster considérablement les secteurs porteurs de croissances comme l’agriculture, l’élevage, l’horticulture, la pisciculture, la sylviculture?
  • Comment faire pour éviter la duplication des formations agricoles et rurales?
  • Comment faire pour amener les jeunes à être des entrepreneurs et à accéder aux terres de culture et aux financements?
  • Comment faire pour donner plus de moyens aux zones territoires pour accompagner les jeunes dans la formation et l’insertion?
  • Comment faire pour que les jeunes diplômés s’insèrent avant de continuer les études?
  • Comment concilier développement des villes et développement agricole (concurrence sur l’espace) ?

Dr Abdou Khadre FALL
khadre.fall@uadb.edu.sn
Président du réseau national FARSEN

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