Quels sont les principaux acteurs qui investissent dans la FAR ?
La prise de conscience de l’importance d’investir dans le capital humain a conduit de nombreux partenaires techniques et financiers internationaux à accompagner, financer et mettre en œuvre des initiatives pour la rénovation et le déploiement des dispositifs de FAR dans les pays en développement. Quels sont ces acteurs qui agissent pour la FAR ? Et comment se positionnent-ils sur cette thématique ? Tour d’horizon des principaux acteurs de la coopération en France et en Europe qui agissent sur la formation agricole et rurale en Afrique francophone, en commençant par ceux qu’on connaît le mieux…
France / Agence Française de développement
L’AFD place la formation agricole et rurale au cœur des politiques publiques et investit de manière conséquente afin d’accompagner les pays pour adapter les dispositifs de FAR à leurs enjeux nationaux, régionaux et internationaux. L’enjeu est d’accompagner les transitions pour le développement d’une agriculture durable caractérisée par l’accroissement des productivités de la terre, du travail et du capital et la protection de la biodiversité et l’environnement.
L’AFD peut s’appuyer sur l’expertise du réseau FAR et de ses réseaux nationaux, qui peuvent être mobilisés à différents niveaux : appui-conseil, réalisation d’études, appui à la réforme des politiques FAR, ingénierie de formation, diagnostics sectoriels, etc.
France / Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères
Son intervention s’inscrit dans le cadre des priorités définies par le Comité Interministériel de la Coopération Internationale et du Développement de février 2018. Renforcé par la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales du 4 août 2021, elle vise l’éradication de la pauvreté dans toutes ses dimensions, la lutte contre les inégalités, la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition et l’action en matière d’éducation et de santé. Bien que la FAR ne soit pas citée en tant que telle, elle s’inscrit dans le cadre de ses objectifs de par l’impact qu’elle peut avoir sur la sécurité alimentaire, la transition agroécologique, l’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes. Elle bénéficie de financements dans le cadre du Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI).
France / Ministère Français de l’Agriculture et de l’alimentation
En déclinaison du discours de Ouagadougou du Président de la République (2017) et à la demande de l’Élysée, le Ministère Français de l’Agriculture et de l’alimentation (MAA) a contribué à de nombreux projets dans le cadre d’une stratégie de mobilisation de l’enseignement agricole pour l’Afrique structurée autour de 4 engagements : (1) Soutenir les réformes des dispositifs de formation agricole et rurale en Afrique ; (2) Intensifier la mobilité réciproque des étudiants et enseignants ; (3) Co-construire un réseau Afrique-France de formations croisées et de doubles diplômes pour l’avenir des filières agricoles, forestières et agroalimentaires ; (4) Soutenir les jeunes agriculteurs/éleveurs/transformateurs entrepreneurs africains en les accompagnant dans la phase de préparation et de construction de leur projet.
Expertise France
Expertise France apporte des appuis au secteur de la FAR, mais généralement la FAR se présente comme une composante au sein de projets plus larges d’appui à la formation professionnelle. À titre d’exemple, dans le cadre de la facilité CAP Compétences qui vise à renforcer la qualité de l’instruction, du montage et de l’accompagnement de projets en formation professionnelle de l’AFD, Expertise France soutient le secteur de la FAR en RDC.
Proparco
Proparco appuie l’investissement privé dans les filières agricoles et agro-industrielles à toutes les étapes de la chaîne de valeur : de l’amélioration des rendements au sein des exploitations agricoles jusqu’au transport et à la distribution des produits sur les marchés, en passant par les activités de transformation et de stockage. Ses interventions ont pour objectif de promouvoir des modèles agricoles et agro-industriels plus productifs, mais aussi plus respectueux de l’environnement. Elles intègrent des actions de formation et/ou de soutien à l’inclusion financière des petits exploitants.
Banque Mondiale
La Banque Mondiale ne dispose pas d’une stratégie spécifique à la FAR. Il s’agit plutôt d’une composante des interventions en lien avec l’avenir du système alimentaire. La FAR est un outil qui contribue au développement de la chaine de valeur agro-alimentaire et donc à la lutte contre la pauvreté dans les territoires ruraux.
FIDA
Le FIDA vise à développer les chaines de valeur, promouvoir la transformation agricole et mettre fin à l’insécurité alimentaire. La FAR constitue un des instruments permettant d’intégrer les petits producteurs ruraux dans les filières agricoles afin d’améliorer leur accès à des marchés sûrs et d’accroître leurs revenus de façon durable.
FAO
La FAO approche les sujets de la FAR à travers la promotion de l’emploi décent en milieu rural. Elle a notamment développé une boite à outils dont l’objectif est d’appuyer les responsables politiques, planificateurs et praticiens du développement rural à concevoir et à mettre en œuvre des actions efficaces. Le projet « Emplois verts pour l’emploi des jeunes ruraux » de la FAO vise à créer des emplois verts dans l’agro-alimentaire et d’autres secteurs économiques ruraux et intègre une composante FAR. La FAO a également contribué au développement d’un outil pour l’évaluation de la performance agroécologique (TAPE).
Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ)
Il investit chaque année environ deux milliards d’euros dans la sécurité alimentaire mondiale et le développement rural. Environ un tiers de ces fonds sont destinés à l’initiative “Un seul monde sans faim” qui d’ici 2024 devrait permettre l’accès au financement agricole pour 1,9 millions d’exploitations agricoles, la sécurisation des droits fonciers pour au moins 140 000 familles de petits exploitants agricoles, des revenus plus élevés pour 3,2 millions de ménages ruraux, etc.
GIZ
La GIZ concentre ses interventions FAR sur l’Afrique, articule ses activités autour des chaînes de valeur agricoles et appuie notamment la formation initiale et continue des agriculteurs, l’accès aux services financiers, le partage des bonnes pratiques agricoles et la promotion de l’entreprenariat agricole via l’approche méthodologique « Farmer Business School ».
Coopération suisse
Inspirée par le système suisse de formation professionnelle axé sur le développement des compétences, la coopération suisse s’engage en faveur d’une formation répondant mieux aux besoins du marché du travail. La FAR s’inscrit donc dans le cadre d’un appui plus large à la formation professionnelle et à l’apprentissage tout au long de la vie. Il est à noter que le SECO investit fortement dans l’amélioration des compétences dans le secteur de la transformation agricole.
Global Donor Platform for Rural Development
En 2003, une plateforme regroupant 40 partenaires techniques et financiers (PTF) a été créée afin de promouvoir les investissements au bénéfice de l’agriculture et du développement rural (Global Donor Platform for Rural Development – donorplatform.org ).
Vous connaissez d’autres partenaires techniques et financiers qui agissent significativement dans la FAR dans les pays du Sud ? N’hésitez pas à enrichir l’article en laissant un commentaire.
1 Response
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.
Il y a également la Banque africaine de développement (BAD) qui investit dans la FAR