06
Nov
2024
Retours sur le forum régional de l’agroécologie et de l’agriculture biologique en Afrique de l’Ouest
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Deux représentants pays du Réseau FAR ont participé au forum régional de l’agroécologie et de l’agriculture biologique en Afrique de l’Ouest qui s’est tenu du 21 au 24 octobre 2024, à Abuja, Nigéria. Organisé par l’Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO) et West Africa Organic Network (WAfrONet) en partenariat avec la CEDEAO et ActionAid Nigeria, cet événement a réuni près de 400 participants de divers secteurs : réseaux d’organisations paysannes, institutions publiques, organisations de la société civile, chercheurs, décideurs politiques et acteurs du secteur privé. Retours sur les propositions du forum.
Synthèse des recommandations et engagements du forum
Pour les organisations internationales et régionales (CEDEAO, UEMOA, CILSS, CORAF) et des gouvernements
- Pour l’amélioration des orientations stratégiques, des mesures et instruments des politiques sectorielles de développement pour une meilleure prise en compte de l’agroécologie (AE), l’agriculture biologique (AB) et ‘agriculture intelligente face au climat (AIC)
- Construire une vision et un concept régional unique de l’AE, AB et AIC pour servir de référentiel au niveau de la région pour les interventions des acteurs ;
- Restaurer l’approche participative et inclusions et les différents mécanismes de consultation avec les réseaux d’organisations paysannes (OP) et d’organisations de la société civile (OSC), acteurs majeurs des politiques, notamment dans le cadre du renouvellement de l’ECOWAP et de la Politique Agricole de l’UEMOA (PAU) annoncé, pour définir des politiques inclusives plus appropriées, prenant en compte les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés, etc. ;
- Mettre en place une politique et des instruments de contrôle des importations et de la vente des pesticides de synthèse et de soutien à une production d’intrants organiques (pesticides, instrants) en quantité et de bonne qualité susceptible de soutenir les besoins des producteurs dans l’AE et AB et AIC ;
- Inviter la CEDEAO et l’UEMOA à intégrer l’AE, l’AB et l’AIC dans le processus de KAMPALA conformément aux orientations de leurs stratégies ou instruments en cours ou en préparation pour soutenir ces pratiques ;
- Mettre en place des politiques et des stratégies de protection et de la gestion de la biodiversité animale et végétales et de la semence paysannes ;
- Concernant la mobilisation de fonds verts au profit des exploitations familiales (EF), des OP et des communautés à la base pour la mise à l’échelle de l’AE, AB et AIC ;
- Les participants invitent la CEDEAO et l’UEMOA à soutenir le renforcement des capacités et l’efficacité de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et de la Banque Ouest Africaine de Développemen (BOAD) et des banques agricoles nationales et autres organismes dans la région déjà accrédités pour mobiliser davantage de Fonds verts et améliorer l’accès aux OP/OSC. Ils proposent aux deux institutions régionales de mettre en place à cet effet un cadre de concertation et d’orientation inclusif des réseaux d’OP et d’OSC. Les participants demandent également à la CEDEAO et l’UEMOA, au regard des enjeux de financement, de restaurer et réinventer des mécanismes de mobilisation de financements endogènes, en prenant en compte entre autres les prélèvements sur les filières, la reconversion du service de la dette extérieure, etc.
- La mise en place d’un un dispositif de suivi évaluation plus performant et inclusif qui renseigne sur les financements dédiés à l’agriculture et particulièrement à l’agroécologie et l’agriculture biologique. Ce dispositif doit être un outil de redevabilité.
- Les participants demandent à la CEDEAO et à l’UEMOA d’intégrer dans les stratégies de mobilisation de fonds climat, le renforcement des capacités des acteurs à élaborer des projets éligibles aux fonds climat.
- Développement de marchés pour les produits des EF issus de l’AE, AB et AIC
- Soutenir la mise en place d’une politique harmonisée et des systèmes appropriés de certification des produits agro-écologiques et de l’AB en vue d’améliorer leur accès aux marchés ;
- Soutenir le développement de chaînes de valeurs inclusives pour les produits agro-écologiques et biologiques.
- Gestion des connaissances et renforcement des capacités pour soutenir la mise à l’échelle de l’AE, AB, AIC
- Soutenir le développement d’un nombre critique d’acteurs de diffusion de l’AE et de l’AB en accompagnant les universités, les centres et dispositifs de formation publics, privés pour développer des sessions de formation, des curricula et en appuyant la promotion des dispositifs de formation des OP en lien avec l’AE et l’AB ;
- Soutenir la capitalisation
- Autonomisation des femmes et des jeunes
- Mettre en place des mesures spécifiques de soutien et d’accompagnement des femmes et des jeunes pour un meilleur accès aux technologies et aux ressources pour la mise à l’échelle de l’AE et de l’AB ;
Engagement des OP
- Mettre en place un dispositif/mécanisme de collaboration des 3 réseaux pour soutenir la diffusion et la mise en œuvre des recommandations ;
- Poursuivre le plaidoyer au niveau national et régional pour la prise en compte de l’AE et de l’AB dans les politiques sectorielles, notamment dans l’ECOPWAP et le PDDA en lien avec le processus de Kampala ;
- Développer une campagne de plaidoyer autour des pesticides de synthèse et pour la promotion des intrants organiques ;
- Travailler sur la mise en place d’un fonds de soutien aux EF et aux OP pour la mise à l’échelle ;
- Travailler à l’organisation de concertations régionales annuelles alternativement en présentiel et en lignes ;
Recommandations transmis par nos envoyés spéciaux Seydou OUEDRAOGO (Burkina Faso) et Ismail Moumouni (Bénin).