Retours sur les 40 ans de Fert, la formation des agriculteurs en partage
“L’agriculture doit devenir “hyper-intensive” sur le plan des connaissances, des savoirs, de la formation tout au long de la vie“. Un message transmis lors des journées d’échanges organisées à l’occasion des 40 ans de Fert, les 22 et 23 septembre dernier à Paris, où le Réseau FAR était présent. Pourquoi former ? Sur quoi ? A travers des regards croisés théoriques et pratiques, la formation des agriculteurs tout au long de la vie était au cœur des échanges. Morceaux choisis.
Former mieux, former plus
Betty Wampfler, enseignante-chercheure à l’Institut Agro, est revenue sur l’évolution de la FAR ces dernières années, marquée par :
- des enjeux structurels, avec un démantèlement des dispositifs FAR à partir des années 1980 ;
- la crise alimentaire en 2008, qui remet la FAR au centre des préoccupations ;
- les travaux des démographes à partir des années 2000, qui mettent en évidence l’importance des cohortes de jeunes arrivant sur le marché du travail, et la place de l’agriculture comme fournisseur d’emplois pour les jeunes.
Les enjeux restent immenses : comment créer des formations qui soient adaptés aux besoins des jeunes ? Quelles compétences pour former ces agriculteurs ? Quelle place pour l’agriculture familiale ? Comment intègre-t-on cette réalité dans les contenus de formation ?
La formation doit intégrer le collectif.
À travers des témoignages d’acteurs de terrain – agriculteurs membres d’organisations paysannes, directrice de centre de formation agricole, conseiller et financeur – cette première table-ronde consacrée à la formation des agriculteurs a mis en évidence plusieurs enjeux majeurs, qui constituent des atouts essentiels pour développer une formation durable à destination des agriculteurs :
- l’importance de repartir des réalités du métier, souvent trop théoriques ;
- l’adaptation des formations à la complexité des métiers ;
- l’intégration de l’innovation notamment sociale ;
- la formation des formateurs ;
- le lien indispensable à créer entre formation et accompagnement collectif ;
- l’ancrage territorial indispensable pour assurer des formations adaptées aux réalités du terrain ;
- la nécessité de revaloriser les métiers agricoles. Pour compenser ce déficit d’image des agriculteurs, le rôle du plaidoyer est fondamental.
La formation ne peut pas répondre à tout toute seule. Il faut aussi qu’elle soit accompagnée par de nombreux services, notamment l’accompagnement à l’installation, le conseil agricole, l’accès au crédit, etc.
Les échanges avec la salle ont soulevé des problématiques qui sont au cœur des préoccupations du Réseau FAR depuis sa création, à savoir la pérennisation des systèmes de formation et le lien avec les stratégies nationales. Les récents travaux menés par le Réseau FAR autour de l’économie de la formation et sur la valorisation des expériences de stratégies nationales des pays sont autant de pistes pour y répondre.
La formation ce n’est pas un coût, c’est un investissement.
Témoignages d’acteurs
Retrouvez la vidéo de présentation du CFAR de Niafoin, initiative présentée pendant cette journée d’échange par sa directrice, Cintia Soro.