Séminaire international, Yaoundé, 2007
Insertion professionnelle et sociale des jeunes ruraux
Les ateliers de Cotonou et Dakar avaient déjà soulignés l’intérêt pour nos partenaires de réunions régulières pour assurer l’appui à la conduite de leurs réflexions et de leurs activités en matière de formation agricole et rurale. Dans cet objectif, le réseau FAR a organisé une rencontre d’un groupe d’experts africains, les 21, 22 et 23 mai 2007, à Yaoundé (Cameroun), pour un public sélectionné. Elle était consacrée à la problématique des dispositifs de formation rurale pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes. Cette réunion a notamment mis en évidence des besoins d’approfondissement et de formation dans les domaines suivants :
- motivation des jeunes ruraux,
- articulation entre formation collective et projets personnels,
- élaboration, animation, suivi et évaluation de projets d’établissements,
- formation et statut des formateurs,
- certification, diplômes, validation des acquis,
- appui et pilotage de dispositifs de formation.
Ce que souhaitent nos partenaires ce n’est pas la connaissance de dispositifs particuliers, mais bien l’apprentissage et la maîtrise de méthodologies d’analyse, d’élaboration, d’animation, de mutualisation et de capitalisation, ce qui pourrait s’effectuer à l’avenir dans le cadre d’actions d’appui à des groupes locaux.
En préambule
Le réseau FAR se donne comme objectif majeur de soutenir et renforcer la réflexion sur la formation de masse en milieu rural, dans le cadre de politiques nationales de développement agricole et rural, par un partage de l’information et une mise en relation des acteurs.
Dans la continuité de cet objectif, la réunion de Yaoundé, qui s’est déroulée du 22 au 24 mai, a permis de réunir des spécialistes de la création ou de la rénovation de dispositifs de formation pour les jeunes ruraux pour leur permettre de partager leurs expériences, d’analyser des pratiques, d’identifier des invariants, envisager les conditions d’échanges et de transférabilités.
Un objectif à plus long terme est de produire, sur la base de ces échanges, des références écrites sur les diverses composantes de la démarche d’ingénierie de dispositifs de formation, sur les réflexions, les contributions, les synthèses et les conclusions réalisées à l’occasion de cette réunion et diffuser ces références.
L’ensemble de la réflexion qui structure l’organisation de cet atelier peut se décliner selon deux axes ou deux questions :
- Quels sont les éléments qui caractérisent un dispositif de formation ?
- Quels sont les éléments à prendre en compte lors de la création ou la rénovation d’un dispositif de formation ?
Globalement, les éléments qui vont avoir un impact direct sur le dispositif peuvent être classés en quatre grands chapitres :
- Politique. C’est à dire le rattachement ou non d’un dispositif de formation à un objectif ” macro ” qui le rend pertinent.
- Le contexte (le diagnostic socio professionnel) : les éléments socio-économiques à partir desquels et avec lesquels le dispositif sera conçu.
- Le système de contraintes (l’ingénierie de formation). Les aspects opérationnels de l’appareil de formation dans lequel le dispositif doit se définir (organisation, ingénierie, aspects matériels, mais aussi pilotage et niveau d’intervention).
- La cible (l’analyse de la demande). Les individus à former, la caractérisation des différents publics, leurs attentes et besoins mais aussi la relation formation de base/formation professionnelle.
Afin de cerner les éléments qui vont caractériser un dispositif de formation nécessairement spécifique, nous avons proposé d’approfondir, lors de cette réunion de travail, les trois derniers points.
Déroulement de l’atelier
C’est sous la présidence de Monsieur KONTCHOU, inspecteur des services, représentant du ministre d’état de l’Agriculture et du Développement Rural, que l’atelier a débuté ses travaux, en présence de M Bedu, représentant de l’ambassadeur de France au Cameroun et de M Bamzok, Chef de division enseignement et formation agricoles, coopératifs et communautaires au MADR du Cameroun.
Discours de M. Kontchou (13 Ko)
Liste des intervenants, des participants et des organisateurs (24 Ko),
Cet atelier s’est décomposé en trois temps forts :
1- Afin de bâtir un cadre commun de réflexions, des interventions en séances plénière autour de la problématique de la rénovation des systèmes d’enseignement technique agricole. Trois interventions ont permis d’aborder :
- La réforme de la formation professionnelle au Cameroun (24 Ko)
Communication présentée par M Cyprien Bamzok NTOL : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, Chef de division, Cameroun - La Formation agricole en Algérie : Problématique et prise en charge des nouveaux besoins (610 Ko)
Communication présentée par M. Berranen Hassen, S/D Formation MADR/DFRV - Quels éléments prendre en compte lors de la création ou la rénovation d’un dispositif de formation : ingénierie sociale, ingénierie professionnelle, ingénierie de formation (2,3Mo)
Communication présentée par Marc Aboucal et Dominique Poussou, animateurs cellule technique du réseau FAR
2- Des travaux spécifiques autour de quatre questions
- Comment un dispositif de formation peut-il prendre en compte les spécificités d’un territoire, le dispositif peut il s’adapter, quel est son rôle dans le développement local.
- ” Territoire et dispositifs d’ingénierie de formation, Influences de la région sur la demande et l’utilisation des acquis de la formation : cas des zones NORD, SUD-OUEST et EST de la CI “ (79 Ko)
Communication du Dr Adama Coulibaly, Coordonnateur et Chef de projet Centre des Métiers Ruraux, Côte d’Ivoire
- ” Territoire et dispositifs d’ingénierie de formation, Influences de la région sur la demande et l’utilisation des acquis de la formation : cas des zones NORD, SUD-OUEST et EST de la CI “ (79 Ko)
- Qui sont les acteurs directs d’un dispositif de formation (conception, pilotage, réalisation) ? quels sont leurs rôles et les compétences nécessaires. Faut-il organiser en parallèle un dispositif de professionnalisation ?
- ” La mise en oeuvre de la réforme et le développement d’une démarche partenariale dans la formation professionnelle agricole “ (44 Ko)
Communication de Mme Zohra Chercheri, responsable du bureau de la Formation professionnelle agricole de Tunisie
- ” La mise en oeuvre de la réforme et le développement d’une démarche partenariale dans la formation professionnelle agricole “ (44 Ko)
- Quelles instances imaginer pour que l’ensemble des acteurs de la formation devienne partenaire dans la création ou la rénovation des dispositifs de formation
- Communication de M.Doumgo Sana SEVEIA, Secrétaire général du comité pédagogique inter écoles, professeur à l’Ecole Nationale des Techniques de l’Elevage, Tchad
- Comment mettre en oeuvre une analyse de la demande et des besoins des jeunes ?
- Est-il possible d’adapter un dispositif à la diversité des attentes ? (62 Ko)
Communication du Dr Kaou , conseiller du ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales du Cameroun
- Est-il possible d’adapter un dispositif à la diversité des attentes ? (62 Ko)
3- Une visio-conférence qui a permis de mettre en connexion huit sites : Yaoundé, Abidjan, Antananarivo, Cotonou, Dakar, Paris, Rabat, Washington et d’échanger à partir de quatre communications sur la création ou la rénovation des dispositifs de formation technique et professionnelle en place (ou qu’il convient de mettre en oeuvre) pour la formation des jeunes ruraux.
- Enjeux de la formation professionnelle, en particulier de la formation agricole et rurale, pour les jeunes (2Mo)
Marie Tamoifo, Cameroun, porte parole de la jeunesse africaine - La problématique de formation des jeunes ruraux à Madagascar (24 Ko),
Monsieur Ramilison Harafidy Vice-ministre de l’agriculture - Le rôle et la place des acteurs dans la rénovation des dispositifs (50 Ko),
Souleymane Sarr, Responsable de la formation initiale, Bureau des Formation Professionnelles Agricoles, Ministère de l’Agriculture, Sénégal - Comment une institution accompagne l’adaptation de son dispositif de formation à l’évolution des politiques (agricoles, environnementales, sociétales…)
Gilbert Pescatori, S/directeur à la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, France
En conclusion
La réunion de Yaoundé a rassemblé des experts impliqués dans les dispositifs de formation pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ruraux. Les travaux menés tout au long de ces journées ont eu pour objet de confronter les expériences et points de vue des participants en se focalisant sur les éléments à prendre en compte lors de la création ou de la rénovation d’un dispositif de formation.
- Tout d’abord, celui de l’indispensable nécessité d’une ” intention politique “, préalable nécessaire aux évolutions ou à l’adaptation d’un dispositif de formation accompagnant l’évolution d’un système économique et professionnel. La formation n’est qu’un outil au service d’une politique.
- Ensuite, c’est la réflexion sur l’objectif, sur le ” qui doit-on former “, en termes quantitatifs, mais également quantitatifs sur les agriculteurs que l’on veut-on former.
- Un travail sur l’état des lieux s’avère une étape indispensable,
On constate donc que, globalement, les éléments qui vont avoir un impact direct sur le dispositif peuvent être classés en quatre grands chapitres :
- Politique. C’est à dire le rattachement ou non d’un dispositif de formation à un objectif ” macro ” qui le rend pertinent.
- Le contexte (le diagnostic socio professionnel) : les éléments socio-économiques à partir desquels et avec lesquels le dispositif sera conçu.
- Le système de contraintes, c’est à dire les aspects opérationnels de l’appareil de formation dans lequel le dispositif doit se définir (organisation, ingénierie, ressources humaines, matériels, pédagogiques mais aussi pilotage et niveau d’intervention).
- La cible (l’analyse de la demande). Les individus à former, la caractérisation des différents publics, leurs attentes et besoins mais aussi la relation formation de base/formation professionnelle.
Il ressort des différents échanges :
- La nécessité de promouvoir un dispositif de formation qui se donnera comme finalité de former des producteurs en capacité de gérer leur système de production, et non au développement de capacités à caractère spécifiquement techniques. Il s’agit de donner au jeune la capacité de maîtriser l’ensemble des facteurs de son environnement.
- Qu’un dispositif doit être souple pour s’adapter aux spécificités du territoire et à la diversité des demandes. Ce qui nécessite de renforcer les capacités des centres de formation en ingénierie de formation et en particulier en analyse de la demande.
- Que les dispositifs à imaginer doivent se centrer sur l’accompagnement des projets des jeunes agriculteurs dans le cadre d’une politique incitative.
- La nécessaire mobilisation des professionnels dans la conception des dispositifs de formation.
- La nécessité de travailler en préalable sur un langage commun à tous les acteurs mobilisés.
- La clarification du système de pilotage et d’appui des dispositifs de formation.
- L’importance de travailler sur la motivation des formateurs, sur leur statut et sur leur niveau de formation initiale.