Togo / Entretien avec Gérard ATOHOUN, nouveau président du réseau APCFAR
“Mon combat personnel est d’amener les gens à la consommation locale. Pour ce faire, un plaidoyer devra être conduit au niveau des CFAR/APCFAR pour que les produits des insérés des CFAR puissent trouver un marché au niveau national.” Gérard ATOHOUN, directeur exécutif de l’association YMCA-TOGO, est le nouveau président du réseau national APCFAR au Togo depuis la dernière Assemblée générale en décembre dernier. Rencontre avec ce nouveau président pour échanger sur les défis de la formation et de l’insertion des jeunes au Togo, et le rôle que veut jouer l’APCFAR dans son développement.
La gouvernance de l’APCFAR (Association Professionnelle des Centres de Formation Agricole et Rurale au Togo) a changé lors de votre dernière Assemblée générale en décembre dernier. Vous êtes désormais le nouveau président de ce réseau national FAR. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je me nomme ATOHOUN Kokou Gérard, je suis gestionnaire de formation, spécialisé en gestion des projets et en entrepreneuriat agricole, et j’ai près de 30 ans d’expériences dans le domaine. Je suis actuellement le directeur exécutif de YMCA-TOGO (Young Men’s Christian Association Togo) depuis 2010. Cette organisation a mis en place en 2014 un centre de formation agricole et rurale dénommé CFER (Centre de Formation en Entrepreneuriat Rural), situé dans la région des Plateaux à Avétonou. Ce centre forme les jeunes en entrepreneuriat agricole et rural en production végétale et production animale avec un axe transversal qui est l’entrepreneuriat. Le centre accompagne les apprenants à la fin de leur formation à devenir de vrais entrepreneurs agricoles car ayant la conviction que l’agriculture peut changer positivement nos pays.
Cinq nouveaux membres du Bureau Exécutif et trois membres du comité de Contrôle et de surveillance ont été élus au cours de l’Assemblée générale de l’APCFAR le 27 décembre 2023.
A la lumière de vos expériences, quels sont selon vous les chantiers prioritaires pour améliorer la FAR au Togo ?
Mon combat personnel est d’amener les gens à la consommation locale. Pour ce faire, un plaidoyer devra être conduit au niveau des CFAR/APCFAR pour que les produits des insérés des CFAR puissent trouver un marché au niveau national.
Aussi, c’est d’œuvrer pour que les jeunes puissent accéder à la bonne formation et au financement pour être des moteurs de développement de notre pays. Les jeunes ont cette capacité. Si on les oriente mieux, s’ils ont accès à la bonne formation, s’ils sont accompagnés et coachés, ils pourront vraiment être de vrais agents de changement. Personnellement, l’enjeu pour moi est d’amener les jeunes à développer leurs capacités à travers la formation professionnelle agricole.
Quels sont les prochains défis de l’APCFAR ?
Voici quelques uns de nos chantiers en cours ou à venir :
- Accompagner les CFAR : accompagner les CFAR pour l’obtention de l’agrément d’ouverture de centre de formation auprès du ministère en charge de l’enseignement technique, accompagner l’amélioration et la mise en œuvre des projets d’établissement dans les CFAR, renforcer les compétences des responsables des CFAR sur les outils de gestion de centre, identifier les besoins en formation des ressources humaines des CFAR, organiser une visite d’étude au centre Songhai en vue de la mise en place de centres de ressources pour les CFAR, solliciter les ressources pédagogiques et les mettre à la disposition des centres ;
- Insertion des sortants des CFAR : accompagner les réflexions sur la mise en place d’une stratégie d’insertion des formés (sortants), mettre en place un fonds d’appui à l’Insertion des Sortants des CFAR (FodAIS-CFAR) ;
- Renforcer le fonctionnement en réseau de l’APCFAR et des CFAR et sa pérennisation : renforcer la mutualisation, renforcer le fonctionnement des organes, élaborer un dispositif pour la mobilisation des ressources ;
- Développer des partenariats au niveau du Réseau national (APCFAR) : faire la cartographie des partenaires intervenants dans la FAR, participer aux activités des partenaires, organiser un atelier d’échange avec les PTF et/ou les ministères liés à la FAR ;
- Élaborer des stratégies de plaidoyer et de communication : promouvoir l’accès à la formation des jeunes, des femmes, des couches démunies et des personnes en situation de handicap, assurer la visibilité de l’APCFAR et des CFAR, élaborer une stratégie genre pour l’APCFAR par la contextualisation de la stratégie genre du Réseau FAR, développer les outils de communication (interne et externe), etc.
L’APCFAR est-il un acteur suffisamment légitime et crédible pour améliorer les dispositifs de formation agricole ?
Bien évidemment ! L’APCFAR est devenu en quelques années un acteur légitime et crédible auprès de ses partenaires. Quelques exemples sur nos actions et leurs effets :
- L’adhésion croissante des CFAR à notre réseau. De nouveaux CFAR rejoignent sans cesse l’APCFAR. D’une dizaine de CFAR membres à sa création le 17 octobre 2015, le nombre de CFAR membre de l’APCFAR est actuellement de 49 CFAR à jour de leurs cotisations ;
- L’implication de l’APCFAR dans les activités des institutions de l’État togolais en lien avec la FAR ;
- L’orientation des partenaires vers l’APCFAR lors de leurs recherches d’informations en lien avec la FAR ;
- La reconnaissance au niveau du Réseau FAR comme réseau national officiellement reconnu des pays membres du Réseau FAR avec tout l’accompagnement qui suit ;
- Le fonctionnement des organes décisionnaires, avec la tenue régulière des réunions du Bureau Exécutif, le contrôle par le CCS et la tenue régulière de l’assemblée générale et le renouvellement régulier des instances de décisions ;
- Les CFAR non encore membres de l’APCFAR et qui souhaitent y adhérer, etc.
Gérard ATOHOUN
Président de l’APCFAR
Représentant Togo du Réseau international FAR
gerard@ymcatogo.org